Grotte d'Altamira

Grotte d'Altamira
Grotte ornée
-15 500 et -13 500 ans
Paléolithique
Paléolithique supérieur
Magdalénien
Gravure(s)
Peinture(s) polychrome(s)
Biches
Bisons
Chevaux
Mains négatives
Sangliers
Signe(s) géométrique(s)
Restes de repas

La grotte d’Altamira est une grotte ornée située en Espagne à Santillana del Mar, près de Santander (Cantabrie). Elle renferme l'un des ensembles picturaux les plus importants de la Préhistoire. Il date de la fin du Paléolithique supérieur, du Magdalénien. Son style artistique relève de ce que l’on appelle l'art préhistorique franco-cantabrique, caractérisé notamment par le réalisme des représentations et par ses thèmes animaliers.

Fouilles archéologiques

Les premières fouilles entreprises par Sanz de Sautuola furent suivies de celles de H. Alcalde del Rio en 1906 et de celles de H. Obermaier en 1924-25. Même s'il s'agit de travaux anciens, il semble établi que la séquence stratigraphique d'Altamira comporte du Moustérien à sa base, suivi de Solutréen supérieur à pointes à cran et enfin de Magdalénien inférieur cantabrique, à bâtons percés. Ce dernier date de 15 000 BP.

Les œuvres d'Altamira

Avec une longueur de 270 mètres, la grotte d’Altamira est relativement petite. Elle présente une structure simple, formée d’une galerie aux rares ramifications. Trois zones peuvent être distinguées :

  • la première, formée par un vaste vestibule, éclairée par la lumière du jour a été un lieu d’habitat privilégié dès le début du Paléolithique supérieur ;
  • la deuxième est une grande salle fameuse pour ses peintures polychromes ;
  • enfin, le reste de la cavité comporte des salles et des couloirs comportant également des manifestations artistiques moins spectaculaires.

L’aspect de la grande salle aux bisons a beaucoup évolué depuis que Maria Sautuola l’a vue pour la première fois. Elle mesure toujours 18 mètres de long sur 9 mètres de large, mais sa hauteur originelle (entre 1,10 et 1,90 m) a été augmentée en abaissant le sol pour faciliter l’examen des peintures.

L’animal le plus représenté est le bison des steppes. La composition en compte 16, variant par leurs dimensions, leurs postures et leurs techniques de réalisation. Ils sont accompagnés de chevaux, de cervidés, de deux sangliers (animal rare dans l’art paléolithique) ainsi que de différents signes dont des tectiformes. Les artistes d’Altamira trouvèrent des solutions aux différents problèmes techniques posés par les représentations plastiques depuis leurs origines, dont le réalisme anatomique, le volume, le mouvement et la polychromie.

La sensation de réalisme est obtenue en tirant profit des reliefs naturels du plafond de la grotte, qui créent une illusion de volume, mais aussi grâce aux couleurs vives (rouge, noir, jaune, bruns) qui couvrent les surfaces intérieures des animaux et grâce aux techniques du dessin et de la gravure, qui délimitent les contours des sujets.

Le « bison recroquevillé » est l’une des peintures les plus expressives et les plus admirées de toute la composition. Elle a été réalisée sur l’un des ressauts du plafond. L’artiste a su placer l’image du bison, en le recroquevillant, en pliant ses pattes et en forçant la position de la tête vers le bas. Tout cela dénote des facultés d’observation naturaliste de l’artiste et de l’immense force expressive de la composition.

La « grande biche », le plus grand de tous les sujets représentés, atteint 2,25 m de long. Elle témoigne d’une grande maîtrise technique. La stylisation des extrémités des membres, la fermeté du trait gravé et le modelé chromatique lui confèrent un grand réalisme. Toutefois, elle accuse une certaine déformation, de par sa facture légèrement lourde. Celle-ci est sans doute liée à la trop grande proximité de l’artiste par rapport à la paroi. Sous le cou de la biche se trouve un petit bison au trait noir.

Le « cheval ocre », situé à l’une des extrémités du plafond, a été interprété par H. Breuil comme l’un des sujets les plus anciens de la composition. Ce type de cheval a dû être relativement fréquent sur la corniche cantabrique ; il est également représenté dans la grotte de Tito Bustillo (es), découverte en 1968 à Ribadesella. Par son style, il évoque celui représenté dans la grotte de los Casares.

Âge des peintures

Une série de datations directes des œuvres d'Altamira exécutées au charbon de bois a été réalisée grâce à la méthode du carbone 14. Ces dates sont comprises entre -15 500 et -13 500 ans et correspondent au Magdalénien inférieur.

Mobilier préhistorique

Les fouilles de 1881 menées par Édouard Harlé, ont retrouvé des restes de repas notamment de bigorneaux et de patelles dans la couche du Magdalénien inférieur cantabrique (15 000 ans avant le présent). Les fouilles d’août 1925 menées par Hugo Obermaier, Henri Breuil, et Henri Bégouën, ont permis de retrouver dans les niveaux solutréen et magdalénien des restes de parure en ambre, qui atteste d’une des premières utilisations par l’homme de cette résine fossile.

Source : Wikipedia